Il était une fois ... de la lecture.

Ici, la lecture, c'est le RP de Tirandril, elfe de sang (plutôt haute-elfe, s'mieux), noble de naissance et douée dans pas mal de sujets, c'est une héroïne en gros, pas une nulle. Ceci n'est pas une représentation d'une vision quelconque que j'aurais des femmes, de la société, des joueurs d'un certain jeu, d'un roman ou de tout ce à quoi les lecteurs pourraient penser, juste un texte écrit pour le plaisir, pour faire plaisir, et pour ne pas s'ennuyer pendant quelques heures.

Les lecteurs habitués aux romans de Robin Hoob ou d'autres grands noms de la fantasy y retrouveront peut-être des expressions, formulations, ou autres, ces lectures m'ayant beaucoup inspirées.

C'est parti pour l'histoire !

Chapitre 1 : Début de la fin

Tout à commencé il y a une cinquantaine d'années, un des Hauts-elfes de Silvermoon décida de prendre une épouse, et de pouvoir ainsi avoir un héritier. Membre d'un conseil de magistères, il porta son dévolu sur une de ses collègues, qui tomba tout de suite sous le charme (et le philtre d'amour) de l'homme. Ces deux personnes étaient mes parents, ils m'ont raconté cent fois leur rencontre, cent fois leur mariage, en espérant que je connaitrais un jour le même bonheur. J'étais la cadette de ma famille, mais quand mon frère ainé mourut alors que j'avais neuf ans, ma vie fut bouleversée...

Mon père, désormais sans héritier mâle, décida de me transformer en véritable homme. Il m'apprit la monte, puis les armes, la forge, le travail du cuir, l'observation discrète, toutes ces choses qui devaient faire de moi son descendant. Mes sœurs ne m'ont jamais beaucoup vu, et l'inverse est aussi vrai, je leur attachais donc peu d'importance. A l'âge de vingt-cinq ans, ma mère pris en charge la moitié de mon éducation : elle me réappris à être une jeune fille, se préparant à devenir femme. Je me souviens des cours que je prenais alors : broderie, couture, tissage, mais aussi astrologie, rhétorique, philosophie, histoire, etc.

Passés ces périodes, on m'envoya en mission, dans une vraie mission, où je devrais faire mes preuves. Je devais aller près d'une cascade à environ deux kilomètres au sud de Silvermoon, et attendre quelque chose ... Je ne fus donc guère étonnée d'arriver sur place et de ne rien remarquer. Mais, je l'ai appris grâce à cette leçon, quand on ne repère rien, des choses peuvent vous repérer, et un tigre me sauta dessus. Le trouvant assez mignon, je n'avais que vingt-huit ans (donc l'esprit d'une humaine de 11ans), j'esquivais ses coups, tout en reculant vers la rivière proche. Le félin, ayant peur de l'eau, refusa donc de m'y suivre malgré mes invitations, et je remontais le cours du courant à la nage.

Après cette aventure, mon père m'envoyait tout les jours en "mission" à des endroits divers, et j'apprenais seule, je tirais moi-même les conclusions de mes aventures. Je n'ai jamais tué pendant cette période, trouvant que tuer un monstre c'était quand même tuer un être vivant, et peut-être en rendre triste d'autres, sa famille... Puis arriva le jour de vérité, le "grand jour" selon mes parents, mon "baptême du feu" selon des amis rencontrés pendant mes péripéties, ma première utilisation de la magie. Ils m'avaient préparé, tous ceux que je connaissais, ils savaient presque tous ce que c'était, il savaient que je ne devais pas m'abandonner à la magie mais la faire bouger, la concentrer, la guider pour lui faire accomplir ce que je voulais.... Le moment décisif vient, environ une heure avant le début de la cérémonie organisée par mes parents, mes sœurs s'occupaient de moi, m'habillant, me coiffant, me maquillant, m'enviant, car j'étais devenue une adolescente selon les lois de mon pays (précisions sur l'importance de ce fait :voir note 1). Puis, suivie de toute ma famille, je faisais mon apparition dans le sanctum du palais où nous habitions, parée pour ma première fois.

La cérémonie fut spéciale : mon père s'avança d'abord vers moi, me prenant les mains pour me guider, puis il me dit comment faire dans l'oreille. Ma mère s'approcha ensuite de l'autre côté et me pris les épaules, en me chuchotant dans l'autre oreille des mots réconfortants. Et je me lançais, je fis ce que m'avait dit mon père, canalisant la magie pour créer une dépression dans l'espace, d'où sortaient un bouquet de roses.... Mes sœurs furent ébahies, mon père fier, ma mère tomba en larme, le bonheur total envahissait la pièce, une nouvelle magicienne était vraiment née. Par la suite, je regagnais ma chambre pour prendre du repos, mais on me raconta que toute la maisonnée en joie avait festoyée jusqu'au matin.

La magie m'imprégnant, je pouvais désormais aller suivre des cours auprès de maîtres de ce savoir, et j'eus l'extrême honneur de rencontrer certains des hauts-elfes les plus connus de ce monde : Kael'thas, notamment, mais aussi des maîtres magistères encore vivants comme le grand magistère Rommath. On continua de m'enseigner les armes, et les chevaliers de Silvermoon se firent un plaisir d'accueillir une jeune magicienne qui savait se battre avec autre chose que la magie...Tout allait bien dans le meilleur des mondes, et ma vie continuait. Puis des années plus tard, le haut conseil pris la décision d'envoyer mes parents, et donc ma famille entière, dans le Sanctum Occidental, le sanctum le plus à l'ouest de la ville, pour "permettre à la famille de Nelotiar (mon père) de vivre dans un climat sain et pur, loin de l'agitation de la ville" selon leurs termes. Je sus plus tard que mon père l'avait demandé, par peur de la mort de ses proches dans l'attaque du fléau dont il était le seul à se préoccuper.

Cette attaque du fléau ... si rapide et pourtant si violente .... le carnage ... la boucherie que ce fut, je ne l'oublierais jamais. Pour le dire vite et bien, je dirais que j'ai été stupide, que quand je suis partie faire du shopping en ville alors que mon père m'avait interdit de sortir de la maison je n'ai pensé qu'à moi... Mais c'est réellement ce qui est arrivé : en partant, j'ai laissé un mot sur la table, et mes parents sont venus m'aider à m'en sortir. Mais je suis arrivée avant l'attaque du fléau, et eux pendant, et pensant que leur fille était morte au milieu de ces morts vivants. Certains gardes ont dit qu'on pouvait les voir se battre depuis les remparts de la ville, alors qu'ils étaient au milieu de ce que nous appellerait désormais "La Malebrèche", tellement leur force était grande, tellement leurs sorts dévastaient les rangs ennemi. Ils apprenaient en lançant des sorts, mais leur apprentissage ne leur a servi qu'à eux, et nous ne connaitrons probablement jamais de sorts capables de carboniser une centaine de squelettes en quelques secondes, ou encore un sort permettant de puiser dans l'énergie magique des sorciers ennemis tués pour retourner les sorts de leurs alliés contre eux...

Mes parents étaient morts, j'étais l'ainée d'une famille de 5 sœurs, dont 2 seulement avaient eu l'initiation à la magie, et j'avais quarante-quatre ans. Ma majorité arriva donc sous la garde d'un oncle lointain, qui avait promis de nous mettre à l'abri en cas de problème.

Passée cette majorité, je partis sur les routes, je visitais les décombres de ce royaume magnifique qu'avait été celui des Hauts-elfes, des biens-nés, terre défendue, terre sacrée. Je perpétuais mon premier meurtre, et les centaines qui suivirent, pendant cette période, massacrant morts-vivants comme elfes déchus, peut-être anciens compagnons, sûrement anciens ennemis, mais tous pour les libérer de cette peine que doit être la mort vivante. Et l'appel vint, l'appel de la magie, mais aussi l'appel du prince, mon prince, celui qui avait défendu notre pays, celui qui avait survécu, celui qui avait trouvé un allié de poids selon la rumeur. Je rentrais donc en ville, payais une chambre à une auberge, fis ma toilettes, m'habillais, puis j'allais au conseil, l'ancien haut conseil, où toute la population pouvait venir si les séances étaient exceptionnelles, comme ce jour-là. Je regrette aujourd'hui, je regrette de m'être laissée prendre par le discours de cet elfe qui nous proposait de trahir nos lois, nos convictions... Je fus choisie pour rester en ville, à préparer le retour de notre prince depuis l'Outreterre, des gens se souvenant de mon nom et de ma lignée, on me donna une maison, des serviteurs, et un rang .

Pendant une année environ, je fis ce que mes supérieurs me demandaient, ou je le faisais faire par d'autres, encore moins importants que moi. Puis des magistères revinrent de l'Outreterre, disant que le puit de soleil pouvait être remplacé, et ils nous apprirent la ponction de mana, chose horrible, dont mes yeux dorés devenus verts ne se sont jamais remis. Je décidais de m'exiler volontairement, avec quelques uns de mes gardes personnels, qui me suivaient partout par loyauté et par souvenir pour mes parents.

Partis, vers le sud, nous traversâmes toutes les terres ennemies, appartenant au fléau ou à d'autres morts-vivants, des terres envahies de bestioles, d'animaux étranges, pour arriver dans un territoire qui n'apparaissait pas sur ma carte. Un de mes garde nommait cet endroit "Les Palains", mais je ne prêtais guère attention au nom, préférant trouver un abri, comme je pensais m'être exilée assez loin des guerres.

Nous arrivâmes à un village abandonné, dont le même garde dit qu'il avait été construit par les nains, et nous nous installâmes dans une maison, installant nos meubles, déchargeant les animaux de bât, et installant un petit campement dehors, pour passer des nuits à la belle étoile si le temps voulait bien rester au beau fixe. Mais certains n'étaient pas d'accord, et un jour que j'allais chercher de l'eau à un puit assez éloigné, des nains en surnombre surgirent, et je dûs me battre seule en appelant mes gardes, qui arrivèrent au pas de course, tuèrent quelques nains, mais se firent repousser. Je pris alors mon élan, ordonnais la retraite, et me mis à courir le plus vite possible vers la maison, fauchant les nains qui me barraient la route. Mes douze gardes reculèrent donc vers la maison, en ordre militaire, en tuant un maximum d'ennemis, mais ceux-ci attaquèrent le plus jeune, le moins expérimenté, qui mourut, piétiné par dix nains en colère. Les autres voyant cela reculèrent plus vite, se regroupant également plus.
Arrivés devant la maison, ils lancèrent un sort mineur, le meilleur possible pour des soldats, qui firent reculer les nains, et ils se mirent à rentrer en courant dans la maison. Restant à l'extérieur, je décidais de rentrer la dernière mais mon meilleur garde en décida autrement. Il me jeta à l'intérieur, boucla la porte, et se lança à l'assaut en hurlant de rage, déchirant les corps passant trop près de son épée. Il parvint finalement à l'endroit où le premier garde était mort, et mourut en pleurant et en jetant une motte de terre sur le cadavre.

J'étais horrifiée, j'avais perdu la majeure partie de mes vivres, mais aussi deux tentes, de l'équipement, des montures, et mon meilleur protecteur ...

Je restais donc cloitrée dans cette maison, avec dix gardes, rationnant les provisions, jusqu'au jour ou quelqu'un se téléporta sur mon tapis, chez moi, pour m'aider...

C'était inespéré, j'entendis un bruit léger près de ma porte, puis un son de sonnette, et un portail qui apparut. Mes gardes et moi, reculions et nous préparions au combat, mais ce ne fut pas des ennemis qui sortirent du cercle lumineux, mais une elfe, une prêtresse selon ses vêtements. Elle se présenta comme étant Healana, inquisitrice mandatée par le conseil de Silvermoon, qui voulait avoir des nouvelles de moi, et de mes alliés. Elle fut brève, visita la maison pour voir si c'était convenable, je préparais du thé en silence, attendant la fin de l'inspection pour lui annoncer la nouvelle : une personne de plus allait mourir ici.

Elle était apparemment fatiguée, et elle accepta le thé de bon cœur, puis nous discutâmes. Elle m'apprit d'abord que la cité avait besoin de moi, que personne ne comprenait pourquoi je m'étais enfuie. Je ne la connaissais pas avant ce jour, mais le sentiment que j'eus fut directement l'amour, elle était si distante, mais si proche dans mon cœur ... Elle m'annonça aussi que la maison était convenable, mais que je devrais retourner à Silvermoon pour siéger au conseil, sur la place qu'occupait autrefois mon père. A cette nouvelle, je lui répliquais que c'était impossible, et, lui expliquant la situation, je lui donnais mes dernières rations de thé et de gâteaux, ma dernière chance de survie. Sa téléportation l'ayant épuisée, elle se coucha pendant quelques temps.

Elle avait accepté la nouvelle, elle ne protestait plus, je pense qu'elle pensa alors à toutes les solutions possibles pour permettre l'évacuation de la maison, mais elle a toujours démenti le fait depuis, et toujours dit qu'elle avait alors improvisé les évènements de cette nuit fatidique.

Pour raconter ces évènements, je citerais le rapport fait au conseil de Silvermoon par l'inquisitrice Healana, sauveuse de onze personnes qui ne pouvaient plus sortir d'une maison assiégée par quelques dizaines de nains noirs passablement énervés :
«Chers conseillers,

Je vous présente aujourd'hui la raison pour laquelle j'ai mis si longtemps à revenir de la mission que vous m'aviez donné, c'est à dire ramener saine et sauve Mlle Tirandril Valinalaë à Silvermoon.

J'ai d'abord utilisé le sort de téléportation dont je dispose pour arriver chez elle, mais ce sort m'a (étrangement) fatigué. J'ai donc inspecté la maison, elle est conforme aux normes et l'énergie magique dispose apparemment d'une source proche, qui lui permet de survivre sans ponction de mana ou puit de magie. Puis, elle m'a expliqué brièvement la situation : des nains assiègent la maison, elle a peur de sortir car elle ne veut plus voir mourir ses gardes (elle en a perdu 2 lors de la première attaque naine).

Après un temps de repos où elle m'a permit d'utiliser son lit et de boire de sa tisane, j'ai pris la décision de la sauver, elle et ses gardes, en nous frayant un chemin au milieu des nains noirs qui la narguaient. Je n'avais pas assez de force alors pour nous créer un portail continu entre la maison et la ville, et j'ai préféré employer mes talents contre nos ennemis. Elle me laissa y aller malgré qu'elle soit contre, et nous sortîmes finalement à douze, tuant et tuant encore ces choses qui grouillaient devant nous. Grâce à ma magie, les nains survivants eurent peur et s'enfuirent. Nous avons alors coupé la tête de plusieurs, pour les mettre sur des piques devant le village abandonné dans lequel nous étions sortis. Je pris alors la tête du groupe, ordonnais que la porte soit fermée et imposible à franchir par des nains furieux, et dirigeais nos pas vers le nord, vers un téléporteur des inquisiteurs.

Parvenus à l'endroit, j'ai activé la téléportation et nous sommes arrivés sans efforts devant la cité. Elle paraît enchantée à la perspective d'y revivre pendant un certain temps, mais elle voudra forcément revoir sa maison, je propose donc la création d'un portail entre ses deux maisons pour le confort dû à une conseillère.

J'aimerais également être inspectée par les magistères pour savoir la raison de ma faiblesse après ma téléportation, et son influence sur ma vie future»

J'étais saine et sauve, mes gardes avaient décidés de devenir ma garde rapprochée, honneur allant désormais avec mon rang de Conseillère de Silvermoon. Mon cœur était maintenant rempli, et j'avais la conviction que cet amour naitrait aussi dans le cœur d'Healana, pour notre bonheur, pour la faire sourire. J'estime que cette période de ma vie fut une des plus difficiles à supporter, et que les erreurs que j'ai commises dans les semaines qui suivirent furent plus des effets secondaires que des effets de ma volonté propre.






Ces semaines, après ma libération soudaine, furent une épreuve de force et de volonté. J'étais désormais conseillère, un des plus hauts rangs dans la hiérarchie de ma ville. Je pouvais commander la destitution du régent, la mort d'un citoyen dont la culpabilité était prouvée, j'avais le choix entre du rose ou du bleu pour les rideaux de la salle de réunion du conseil. Même si certains points devaient avoir l'accord de la majorité des autres conseillers, j'étais une partie du pouvoir. Ce changement était totalement opposé à ce que j'avais dans la tête quand je m'étais exilée, mais je l'acceptais, pour pouvoir vivre à proximité de la femme que j'aimais.

Quelques jours après mon arrivée, quand les papiers divers, les formalités administratives, et les rapports militaires furent remplis, elle voulu me présenter son mari, un elfe fier et droit, beau et gentil, comme elle le décrivait. J'avais peur de cette rencontre, peur de l'étrangler de jalousie... Mais le destin a voulu que ce jour là il ne savait pas sa femme de retour en ville, et elle le trouva chez eux, dans leu lit, avec une autre elfe. Elle le traina dehors, puis voulu tuer la malheureuse qui était dans ses couvertures. Mais un elfe l'empêcha, je crus d'abord qu'ils ne se connaissaient pas, mais elle le sera contre elle en pleurant, et les deux amants s'enfuirent en courant, loin de la ville selon des rumeurs. Leur sauveur parti également, dans la direction opposée par contre, et je me retrouvais avec une inquisitrice en sanglot au milieu de couvertures rouge vif, dans une rue de Silvermoon, pendant la période des soldes, avec des tas de badauds attroupés, qui passaient en nous regardant bizarrement.

Je la ramenais chez moi, en donnant l'ordre à des soldats de tout ranger et de m'amener les clés de la maison, pour empêcher les vols. Elle était si triste, si pâle, elle devait l'aimer vraiment, mais il l'avait trompé, il avait osé la tromper. J'aurais dû tenter de le tuer aussi, lui qui avait fait du mal à celle qui reposait dans et contre mon cœur, mais je n'ai pas pu, je pouvais juste la consoler après. Et elle s'endormit. Je profitais de son sommeil pour faire un peu de cuisine, rangeant les choses dans ma tête, mettant les questions sur l'étranger derrière les obligations plus urgentes.

Le lendemain, elle allait mieux, mais je l'obligeais à rester couché, et elle passa toute la journée à lire et à discuter avec moi, je pensais alors que son amitié se développait, qu'elle tombait amoureuse de moi. J'avais raison : deux jours plus tard, elle put sortir de chez moi, mais elle refusa encore de repartir en mission, elle occupa pendant une demi journée l'atelier d'un joaillier, forçant l'artisan à fabriquer deux sublimes bagues de mariage. Elle me dévoila son projet le soir même : elle vint chez moi, puis ferma la porte, s'assura qu'on était seules, et s'agenouilla devant moi en me demandant en mariage.

Un des plus beaux jours de ma vie, environ onze heures du matin, dans une salle privée du palais de mon père, la où j'avais vu l'anniversaire de mariage de mes parents, la où j'avais écouté les cours de ma mère sur les choses de la vie, j'y étais revenue, après toute cette douleur, toutes ces souffrances, le bonheur revenait de force sous ce toit. Je fus mariée à Healana [Nom inconnu :s], avec qui je passerais le reste de mes jours, pour notre plus grande joie. La nuit de noces fut également la meilleure nuit de mon existence, malgré le fait que celles qui suivirent soient également bien placées dans ce classement. J'avais oublié tous mes devoirs, toutes mes obligations, toutes les choses tristes étaient remplacées. Je vivais.

Ces obligations, je les subissais le jour, pendant les conseils, les réunions, les visites aux pauvres, aux malades, les inspections des infrastructures civiles comme militaires. L'ennui provoqué par ces journées longues et lourdes devenait tout de suite une joie quand je revenais chez moi, et que j'entendais chanter ma bien aimée, dans la chambre la plus grande et la plus magnifique de notre palais. En cette saison, le temps permettait aisément d'aller sur la terasse, pour profiter du soleil, de la vue, même si nous parlions souvent à voie basse pour que personne entende ce que nous racontions.

J'avais également engagé de nouveaux gardes, des domestiques, et cherché des meubles pour occuper l'espace qui avait été pillé après l'attaque du fléau. Cette tâche me donnait une raison de suivre que les conseils les plus importants, un de mes collègue me fournissant un compte-rendu des décisions prises pendant la journée quand je le rencontrais le lendemain.

La vie continua comme ça pendant quelques semaines, je passais de l'ennui du jour à l'attrait et la beauté de la nuit, puis une journée de recherche, avant une merveilleuse nuit, et encore une journée d'ennui, etc. Peu d'évènements furent importants en ce temps, on décida au conseil de la répartition des impôts entre les différentes castes de la ville, puis comment éliminer les menaces proches de la ville entre autres. Comme je ne suivais quasiment plus les conseils, il fallu que j'engage un secrétaire pour m'y remplacer, il notait ainsi toutes les choses importantes, et m'appris que d'autres conseillers faisaient de même depuis peu, leurs occupations à l'extérieur passant avant tout.

Mais cela dura que quelques semaines, bien peu dans une vie elfe, et six semaines après mon retour en ville, Healana m'appris qu'elle allait commencer à repartir en mission, en me promettant qu'elle demanderait que des missions courtes et peu dangereuses. Seulement le conseil des magistères n'était pas de cet avis : le choc qu'elle avait subi en se téléportant chez moi avait altéré sa magie, et elle ne pourrait plus s'en servir sans risquer à tout moment de mourir.

Nous acceptâmes donc le coup terrible porté à sa carrière, et nous commençâmes à faire des plans plus divers et réguliers, prévoyant des changements, pour l'avenir.

Le plan était simple : elle allait passer quelques temps à Thunder Bluff, et moi je restais en ville et je continuais ma vie, avec une nouveauté ... L'ami d'Healana, Badcloud, qui l'avait empêcher de tuer son ex-mari, devait désormais veiller sur moi. Quand elle partit en vacances, il se présenta à ma porte, en me donnant une lettre écrite par ma femme. Il était assez grand, roux, avec des longs cheveux, un visage carré, des yeux perçants encadrant un nez d'aigle. Il était assez mignon, et je savais qu'il avait passé quelques temps avec Healana. Dans sa lettre elle m'autorisait à faire ce que je voulais de lui, qu'elle ne serait pas jalouse, parce que je devais aussi profiter de sa présence. Dès que je l'ai vu, j'ai senti sa puissance, sa force, mais ses traits montraient également sa bravoure, et un aspect de garde du corps menaçant et doux à la fois. Nous discutâmes donc autour du feu et d'une tasse de thé, il me parla de celle que nous aimions, et il m'avoua qu'il pensait toujours à elle... Je me fis un devoir dans mon esprit de le convaincre alors que j'étais aussi bien, et même mieux qu'elle ...

L'esprit de compétition, c'est ce qui me poussa à insister autant dans cette «drague» ... A force de discuter j'appris qu'il était un merveilleux masseur, et un cuisinier exceptionnel, je décidais de me lancer sur ce dernier point. L'interrogeant, utilisant des stratagèmes bien féminins, il décida de me montrer comment confectionner un plat qu'il savait faire. Pour cela, il se mit derrière moi, me prit les mains et me guida, dans toutes les étapes. Je sentais son corps, son aura magique, sa respiration sur ma nuque, mais il restait impassible, introublé par mes avances discrètes. Puis, le plat en train de cuire, je le guidais sur un lit bas et, me couchant, lui demandais s'il pouvait me montrer comment il massait. Je retirais mon armure, laissant que mes sous-vêtements, et il eut pour la première fois devant moi un petit signe, un tremblement des mains, qui montrait qu'il était vraiment attiré. Ce fut un déclic, il me fit un massage divinement bon. Après cette soirée, il fut plus agréable, mais refusait de revenir dessus, et nous parlâmes d'autres choses les moments où il passait à la maison.

Le premier jour de la deuxième semaine de vacances d'Healana, il vint à l'heure habituelle, mais il semblait bizarre. Je tentais de lui tirer un aveu, mais il refusa, et il revint le lendemain avec un air malheureux. Il me demanda de garder le secret, et quand j'acceptais, il me révéla que l'elfe vivant dans mon cœur pouvait à tout moment perdre la vie, et qu'elle avait eu un accident de magie dans la ville taurène. Catastrophée, je m'évanouis sur le coup, et selon Badcloud, je ne me réveillais que pile quand Healana sortait de son lit de malade, à la seconde près... Nous étions sauvées, mais séparées.
La vie reprit son cours, mais sans celle que j'aimais, et avec l'idée qu'elle travaillait nuit et jour avec des magistères pour résoudre le problème, ne pouvant dormir qu'un minimum, se fatiguant. Je l'imaginais alors à tous les instants devenir si pâle qu'on aurait cru voir un fantôme, je la voyais mourir pendant la nuit, et vivre une vie horrible le jour. Ce fut là que mes collègues du conseils me firent un cadeau inestimable : du temps. Je pus partir dans la forêt, à quelques lieues de la ville, pour me reposer, gardée par quelques personnes que je connaissais bien. Un d'eux était maître d'armes, et il occupa un tiers de mon temps à me réapprendre à manier l'épée, la dague, l'arme de jet, la masse, la hache, l'arme d'hast, etc. Un autre tiers de mon temps, je le passais à la cuisine, où une vieille dame m'enseignait plein de recettes faciles à faire, puis de plus en plus dures. Le reste du temps, je dormais, je lisais, je jouais, je n'avais aucune obligation, aucune loi, mais je restais dans la maison, méditant souvent, dormant encore plus.

C'est au bout d'une semaine que, pensant toujours à Healana, ma vision d'elle s'était améliorée, je la voyais presque pendant que je méditais, et je rêvais de nous la nuit. Mais le devoir était assez important à mes yeux pour que je décide alors de revenir en ville. Le conseil était en plein émoi alors, et ils me choisirent pour une mission de la plus haute importance selon eux. Je devais rendre visite à une comtesse humaine de la part de Thrall, qui estimait que les elfes étaient plus aptes à négocier de choses que les morts vivants sur ce continent.

Je voyageais à bord d'un ballon gobelin, qui me déposa à distance assez raisonnable du château de la comtesse Ylliria, une amie de l'Alliance autant que de la Horde, qui avait accompli quelques missions pendant la troisième guerre. Je lui remis la lettre de recommandation qu'on m'avait donné, et elle me renseigna sur la raison de ma présence : j'étais désignée pour assassiner un magistrat de Stormwind, dont les idées devaient être trop contre la volonté des dirigeants de ce monde. Elle me fournit une tenue appropriée, une chambre, et une avance de 10 000 pièces d'or sur ma récompense. Élevée comme un homme, j'avais appris à aimer l'argent comme une femme, mais avec des moyens de l'obtenir masculins, j'étais en effet désignée pour cette mission.

Je passais une journée au château, la comtesse en personne me fit visiter et je dînais à sa table le soir même, puis la nuit passée dans un lit confortable dans une chambre spacieuse, un serviteur vint me réveiller à l'aube pour que j'aille accomplir ce que je devais faire. La comtesse créa un portail entre le château et Stormwind, puis me conduisit à travers la ville, camouflée alors qu'elle parlait avec tous ceux qu'elle croisait. Dans la forteresse en elle même, qui dominait la ville de sa blancheur éclatante, les gardes ne me virent pas, et je pense que la comtesse n'aurait pas remarqué si j'étais partie dans l'autre sens. Le magistrat à éliminer était dans une bibliothèque, la comtesse occupait les gardes alors que je lui portais le coup fatal. Il se vidait de son sang sur le sol, et je me camouflais avant de repartir. Plus tard, la comtesse m'appris que les gardes avaient estimé que la mort était accidentelle, le magistrat ayant apparemment glissé sur le sol, et s'étant empalé sur sa dague.

Le retour au château de la comtesse fut rapide, elle ouvrit un portail dans un coin de la forteresse alors que aucun garde était en vue, puis nous rentrâmes. Me remerciant, elle me donna ma récompense et me proposa de lui faire visiter Silvermoon dans les mois qui suivaient. J'acceptais prudemment, et je pris un ballon gobelin pour rentrer chez moi.

Arrivée à la maison, je ne pouvait que regarder autour de moi d'un air dépité : le manoir était à moitié en ruine, et je venais de gagner assez d'argent pour m'en acheter un autre, je fis donc appel à un architecte renommé, et lui commandait une villa en dehors de la ville, près du sanctum Septentrional. Je voulais ainsi vivre près de la ville, pour ne pas avoir trop long de déplacement quand j'irais travailler, mais à l'extérieur, pour éviter les bruits, les odeurs, toutes les petites choses qui font qu'on aime que moyennement vivre dans une ville comme celle là.

Après trois jours, c'était prêt, ce dont je ne croyais pas au début. Construire une villa en trois jours ... impossible ... Mais apparemment pas pour cet elfe ! Il me fit visiter une villa de luxe, avec bibliothèque, cheminée, parquet ciré, salon de discussion, cuisine, salle à manger, douche et eau courante, et deux chambres. C'était un véritable petit paradis. J'étais aux anges dans cette maison, mais bien seule. J'embauchais alors une servante pour s'occuper des repas, et fit placarder des annonces dans la ville pour d'autres personnes. Avec ce personnel très réduit, je vivais des journées assez ennuyeuses dans ma chambre, à mon bureau, travaillant sur les dossiers que l'on me donnait.

Puis, au milieu d'une nuit douce et calme, alors que je lisais tranquillement dans mon salon, j'entendis un bruit au dessus, dans la salle à manger. Silencieusement, je traversais la maison, montais l'escalier, et observais une jeune elfe qui était en train de fourrer à manger dans son sac. Je ne pouvais laisser passer ça, je descendis dans ma chambre, pris une arme en vitesse et remontais, criant d'un coup à la voleuse de ne plus bouger et de ne pas tenter de s'enfuir. Mais, mon charisme habituellement efficace ne marcha pas cette fois ci : elle se retourna, ouvrit la porte de la seconde chambre de la villa, et sauta par la fenêtre laissée ouverte par cette chaleur... N'écoutant que mon sens de la justice, je la suivi, sautais, courais derrière elle, mais elle disparu dans la végétation. Je rentrais calmement, pour la retrouver dans ma cuisine, avec sa lame sur la gorge de ma servante. Je bondis, lui place la mienne sous le menton, et lui chuchote à l'oreille de laisser son arme au sol.

Ce fut une surprise pour moi de la voir s'exécuter doucement, se pliant pour pas se couper la gorge par inadvertance. Puis elle se releva, et je la fis s'avancer pour s'assoir sur une chaise du salon. Demandant des explications, elle me dit qu'elle s'appelait Ymmiria, qu'elle était une pauvre elfe sans famille ni toit, qu'elle ne pouvait vivre que du produit de ses vols...Je la calmais immédiatement, et lui donnais à manger, pour que nous puissions discuter tranquillement, ce que la visiteuse accepta de grand cœur. Réfléchissant alors, je me dis que, sans garde, d'autres voleurs pourraient ne pas faire de bruits en me volant, et je lui proposait un emploi : celui de garde du corps. Je lui dis qu'elle serait logée, nourrie, que je lui fournirait des vêtements, un salaire. Dans une situation comme la sienne, elle ne pouvait qu'accepter. Je finissais donc la journée avec une employée surprise, voleuse le matin, empêchant les vols le soir.

Le lendemain, je m'empressais de la réveiller, pour que je puisse tenir ma promesse : en effet pendant mon absence des décorateurs s'occuperaient de sa chambre pendant qu'on irait faire du shopping en ville. Elle remit ses habits usés, et se dépêcha de me suivre sur la route de Silvermoon. Arrivées devant la porte, les gardes la regardèrent avec méfiance, mais nous laissèrent passer, et ce fut l'attitude de tous les citoyens : ils s'écartaient de notre passage, certains par peur de se faire écraser par nos chevaux, mais beaucoup plus par dégout, et je remarquais que mon côté des rues était toujours plus peuplé que l'autre. Mais dans la boutique, la propriétaire me fis un clin d'œil et s'occupa de sa cliente comme d'une reine. Je lui achetait trois robes, dont une qui pouvait contenir quelques caches secrètes avec ce qu'elle voudrait mettre dedans, deux ensembles de cuirs pour les patrouilles à la maison, et deux tenues de ville, dont une qu'elle s'empressa de mettre.

Nous fîmes ainsi la tournée des boutiques qui pouvaient améliorer son allure, et je lui montrais même mon bureau, la salle du conseil, et quelques monuments en ville. Puis nous reprimes nos montures et, retournant à la maison, je vis que, habillée comme elle était, ma garde du corps était moins évitée : en effet la foule dans les rues s'écoulait autour de nous, mais nous serrait de plus près. Jettant un coup d'œil sur ses habits je pus remarquer qu'elle avait choisi la tenue qui mettait le plus en valeur la couleur de ses yeux et de ses cheveux, mais aussi sa poitrine, et c'est probablement cela qui fit que les gardes ne purent que la regarder s'en aller....

Chapitre 6 : Pertes et trouvailles

La vie continuait, doucement, tranquillement, nimbée par une douce aura lumineuse, par la joie de ma maisonnée. Healana avait accueilli assez froidement la nouvelle occupante, mais elles commençaient à s'accepter, et ce fut un miracle quand elles commencèrent à se dire bonjour le matin, et bonne nuit le soir ... Cela n'empêchait pas que mes relations avec les deux s'amélioraient encore, et que Ymmiria devenait de plus en plus une vraie femme, malgré son côté «guerrière».

Cela n'était pas destiné à durer. Alors que tout se passait bien, il a fallu que le destin s'en mêle, que le malheur revienne. Il arriva sous la forme d'une morte-vivante, envoyée par la dame Sylvanas. Elle exigeait que Ymmiria lui soit livrée, ayant commis des crimes dans leur ville. Heureusement, Ymmiria put s'enfuir alors que je retenais la geôlière dehors, et elle fut déçue quand elle ne vit rien dans la maison. Ceci me fit perdre de vue la garde de corps magnifique que j'avais si bien accueilli, même si elle me laissa diverses choses que je lui avait acheté et qui étaient peu pratiques pour un long voyage. Le soir venu, Healana rentrant à la maison, elle ne dit rien sur l'évènement, et nous dormîmes d'un sommeil profond dénué de rêves, esquivant les cauchemars sur le futur de notre ancienne locataire.

Mais un malheur n'arrive jamais seul comme mon père me le répétait alors que j'étais enfant : en effet, Healana refit des crises dues à l'utilisation de la magie pendant les jours qui suivirent, et quand elle m'en parla, elle me dit aussi l'unique solution possible. Il fallait aller en Outreterre, voir le prince Kael'thas en personne, et le convaincre de donner une partie de sa magie à Healana pour la faire vivre. L'expérience était risquée, mais j'avais un compte à régler avec ce traitre, et je m'entrainais à partir de ce jour environ deux heures tous les matins. Je remaniais les armes de mon enfance : épées, dagues, lances, haches, batons, toutes ces armes dont je me souvenais approximativement le maniement, je me réhabituais à leur contact.

Après quelques semaines, des magistères venus voir Healana qui restait au lit déclarèrent qu'elle pourrait faire un long voyage, mais qu'elle ne survivrait pas au retour de celui-ci. Voulant garder secret notre projet, je leur demandais de nous téléporter dans la capitale de l'Outreterre, Shattrath. Cette ville magnifique, où se rencontrent des gens de toutes les origines, de toutes les races du monde connu, ainsi que la race Ethérienne, venant d'un autre monde. Ce fut un vrai changement dans ma vie de voir que les deux factions Azerotiennes cohabitaient aussi bien dans cette ville, c'était mon objectif désormais de parvenir à la même paix sur notre planète d'origine, encore que je ne sut pas tout de suite comment faire.

Healana ayant fini sa sieste, nous pûmes repartir vers le nord. Je voyageais en armure de plaques légères, une épée accrochée dans le dos avec la poignée saillant au dessus de mon épaule, pour protéger ma femme des attaques. Sûrement grâce à cette protection, le voyage fut assez monotone : nous faisions de la route, puis un arrêt quand le soleil était couché, puis nous repartions au petit matin. Les habitants des villages que nous traversions étaient amicaux, et je pus souvent compter sur ces étapes pour remplir nos fontes de nourriture.

C'est au douzième jour du voyage que les chevaux, nerveux, nous fîmes sentir que notre destination était proche. Un long conduit, empli de lumière, conduisant à un bâtiment de la taille d'une ville, volant au dessus du vide. Des gobelins nous fournirent le voyage et des vivres pour un prix modeste, et nous rentrâmes dans l'antre du Prince. L'avancée fut longue et fastidieuse : je me battais du mieux que je pouvais, pour permettre à celle que j'aimais de survivre, mais seule, il me fallait me battre contre plusieurs ennemis en même temps. Je crois que mon père et mes maîtres d'armes auraient été fiers de moi en cet instant, terassant les ennemis, gardant en vie ceux qui imploraient le pardon, je leur conseillais de partir, de vivre leur vie, avec leurs frères.

Dans ce labyrinthe de cristaux et de magie, j'aperçus des gens que je connaissais étant jeune, je ne les affrontais pas, ils se souvenaient de moi, et la majorité décidèrent de ne plus suivre celui qui nous avait trahi. Mais lui, Kael'thas, prince des Elfes de Sang, descendant de la noblesse de la grande reine Azshara, il avait décidé de rester tranquille, au fond de son antre, entouré par son conseil. Il fut un de mes maîtres en magie, et je dois dire que je l'admirais alors, mais aujourd'hui l'admiration était teinté de dégout. Quand nous rentrâmes enfin dans la salle du conseil, il nous regarda arriver tranquillement.... que pouvaient faire une guerrière et une magicienne affaiblie contre le plus puissant mage de ces deux mondes ? Mais arrivées plus près, il sursauta, il devait m'avoir reconnu. Dans ses yeux, la panique se voyait de plus en plus, il perdait de son assurance de minute en minute, en même temps que ma compagne se redressait lentement et lui exposait la situation. Je compris alors que ce n'était pas moi qu'il craignait et reconnaissait, mais bien elle...

Le passé devient présent ;

«Alors, qu'est-ce que vous en dites Prince Kael ?
-Et si je refuse ?
-Je vous tuerais
-Sa détermination se voyait sur ces traits, elle se redressait, comme si l'environnement était propice.
-Je ... je dois y réfléchir
Le prince était inquiet, mais devant elle ?
-Vous me le dites le plus vite possible, et à chaque heure qui passe vous perdrez un conseiller
-Mais ...
-Il n'y a pas de «mais» ! Je dis ce que vous devez faire ! Et vous le faites ! Ou vous mourrez
-D'a ... d'accord ....»
Les conseillers et le prince se dirigèrent vers une pièce adjacente et commencèrent a discuter avant de fermer la porte. Moi, j'allais vers ma femme qui commençait à s'avachir, et la prenant dans mes bras :
«Tu vas bien ?
-Ou ... oui, mais ... j'ai besoin d'un peu de repos
-Et cette histoire de tuer les conseillers ? Demandais-je, sceptique
-Tu vas t'en charger
-Elle se blotti contre moi, et je lui mis une couverture sur les épaules et l'empêchais de frissonner en la serrant contre moi.
-Tu vas t'en sortir.»
C'était comme une prière dans ma bouche, je la répétais, à chaque respiration de ma bien aimée, à chaque gonflement de sa poitrine, la prière continuait, de plus en plus désespérée, puis une heure passa. Et je me levais, décidée. Je me camouflais, sortis une arme, et ouvris la porte doucement, puis passais et la refermais avant qu'ils ne me repèrent.

«Mais c'est inadmissible !
-Non conseiller, c'est une demande tout à fait légitime.
-Prince, pourquoi est-ce légitime ?
Comme moi, les conseillers ne savaient pas pourquoi et comment le prince acceptait cette demande.
-Je ... enfin ... c'est un secret que j'ai honte à révéler
-Un secret, prince ?
-Oui, une affaire de famille dont je ne serais jamais séparé, sauf en mourant...
Le prince se tourna vers un tableau accroché au mur, qui jurait avec le reste de l'ameublement, et sur lequel on voyait des elfes, rassemblés, comme une famille.
-Elle est de ma famille
-Pardon ?
Les conseillers n'en revenaient pas, pas plus que moi apparemment.
-C'est une de mes cousines, elle est de sang royal au même titre que moi, mais elle n'a jamais voulu devenir une voie possible pour notre peuple. J'ai donc pris une grande partie de sa magie.
-Elle ne voulait pas être reine, ou princesse ?
Ma voix féminine bien reconnaissable ne fit pas peur au prince, contrairement à ses conseillers.
-Elle ne vous l'a pas dit ?
-Non ...
-Mais vous êtes mariées ?
-Oui ... c'est pour cela que je sais pourquoi elle ne me l'a pas dit.
-Elle a été élevée par des prêtres, dans une zone reculée de notre territoire, et quand elle a apprit son identité, elle a choisi de rentrer dans l'armée, pas comme descendante des Sunstrider, mais comme simple officier, ayant suivi auparavant une école d'apprentissage pendant deux années.
-Elle ne voulait pas que je la reconnaisse comme une princesse, mais comme une simple soldat ?
-C'est ce qu'elle a toujours voulu être, mais aujourd'hui, elle vient réclamer son héritage.
-Son héritage ?
Pendant la discussion, je m'étais déplacée dans toute la salle, les conseillers regardaient autour d'eux sans me voir, au contraire du prince qui se retourna et me regarda droit dans les yeux.
-Sa magie a été amputée quand elle a refusé d'appartenir à la famille royale, je garde donc sa magie en moi, c'est grâce à elle que je suis devenu ce que je suis.
-Vous allez lui rendre alors ?
Je me plaçais derrière un conseiller, puis mis la main sur la garde de mon épée, il avait comprit le message, ses yeux auraient pu pleurer des larmes que son air n'aurait pas été différent.
-Vous êtes prête à tout pour elle, mais ...
Je ne dis rien pour que le conseiller ne se doute pas que j'étais derrière lui.
-Je vous reconnais ! Vous êtes la fille d'un noble de Silvermoon ! Je vous ai même donné des cours de magie avant de partir approfondir mon enseignement à Dalaran. Les cours aux novices par les initiés, oui, c'était ça ! Vous êtes Tirandril ! Je vous connais, vous, votre famille, votre histoire, je sais tout...
Il acheva sur une note misérable.
-Vous voulez me tuer n'est-ce pas ? Oh oui, je sais désormais que ma décision est fortement dirigée, soit je meure en ayant donné ma magie volontairement soit je meure et ma magie est absorbée. Je pense que je préfère lui redonner sa magie, avec une partie de la mienne, en remerciement.
Je lachais la garde de mon épée et sortais de la pièce bien visible, devant des conseillers bouche bée, et un prince effondré sur une chaise, se tenant la tête entre les mains. Je me retournais avant de fermer la porte
- Faites ça et devenez un héros pour notre peuple, ou mourrez.»
Dans la grande salle, je retrouvais ma princesse endormie comme je l'avais laissée, roulée dans ses couvertures, évitant de trembler de froid à tout instant. Je l'embrassais sur le front, puis la joue et enfin la bouche. Comme elle était froide ! On aurait pu croire qu'elle était déjà morte, mais, pratiquant un minimum la magie, je pouvais la sentir, sa magie sondait le vaisseau, à la recherche d'une source de magie pour les soldats, pour sa survie.

Je la soulevais lentement, elle avait perdu tellement de poids que je pus le faire sans trop de mal, puis je l'emmenais dans la petite salle. Les conseillers s'étaient regroupés contre le mur au fond, ils se préparaient apparemment à quelque chose. Je posais Healana sur la table, puis regardais Kael'thas dans les yeux.
« Faites ce que vous avez à faire, mon prince.
-Chacun de mes conseillers donneront également une part infime de leur magie, en remerciement. Sans elle nous ne serions pas ici.
-Merci, répondis-je en m'inclinant.
-Tout le monde est prêt ?
Le prince posa ses mains sur le front d'Healana, les conseillers se concentrèrent sur le visage du prince.
-Je vais canaliser ce que je reçois vers le corps, puis je la soignerais avec ma magie.
-Allez-y mais faites attention s'il vous plaît.
Une des conseillères se tourna vers moi et me fit un sourire.
-Tout se passera bien madame.
-Je l'espère pour vous, vous étiez ma première cible tout à l'heure
Je lui fis un sourire en retour et Kael'thas eut un petit rire pendant que la conseillère toussait légèrement.
-Allez, concentrez vous sur moi, faites comme je vous l'ai enseigné. »
Les conseillers regardèrent intensément le prince, qui ferma les yeux et plaça ses mains sur les côtés de la tête d'Healana. Je la voyais remuer un peu, la magie parcourait son corps, la remplissant d'énergie. Elle était tellement puissante, j'avais l'impression que l'elfe se vidait de toute sa magie. Il perdait sa force, devenait de plus en plus gris à chaque seconde qui passait. En l'observant mieux je remarquais qu'il était toujours plus puissant que ses conseillers mais qu'Healana était aussi puissante que le prince et au moins deux de ses conseillers réunis.

«C'est fait.
-Le prince toussa après ces mots
-Vous allez bien mon prince ?
Les conseillers se regroupèrent autour du prince et le mirent sur un fauteuil. Healana respirait tranquillement et ouvrit un oeil.
-Bonjour tout le monde, dit-elle joyeusement en s'asseyant sur la table.
-Tu vas mieux ma chérie ?
Je la pris par les épaules et elle me fit un grand sourire, puis un léger baiser sur mes lèvres.
-Mon cousin va bien ? Je doute que tu as appris la vérité...
-Oui, il est derrière toi ...
Je suis désolée de ne pas te l'avoir dit, et j'aimerais que nous continuons comme avant, sans ce poids supplémentaire sur nos épaules.
Elle n'attendit pas ma réponse et se retourna vers le prince.
-Je ne vais pas laisser mourir notre prince quand même.
Son sourire, toujours lui, dans ma tête. Je ne l'avais jamais vu aussi joyeuse. Les conseillers s'écartèrent, puis elle posa ses mains sur le front de Kael'thas, et il se remit doucement.
-Tu m'as sauvée, moi aussi, nous sommes quitte mon cher cousin.
-Oui, je pense que tu devrais partir pour continuer à mener ta vie comme avant
-Ma vie n'est pas aussi palpitante que la tienne, mais elle me suffit largement.
-Je sais, je ne pourrais jamais te convaincre.
-Non, en effet. Mais j'oubliais, je ne t'ai pas présenté ma femme, Tirandril. Tirandril je te présente mon cousin Kael'thas, et accessoirement notre prince.
-Nous nous connaissons ma chérie, répondis-je en lui faisant un grand sourire.
-Ah bon ? Il n'y a pas que moi qui cache mon passé apparemment ...
Kael'thas commença à rire
-Elle a été une de mes premières élèves après que tu m'ai donné ta magie.
-Bon c'est pas tout mais on va rentrer chez nous hein, j'ai besoin d'écouter une histoire ma chère, me dit Healana d'un air sévère.
Alors bonne chance pour votre avenir, enchaîna le prince en prenant Healana dans ses bras pour lui faire la bise.
Il s'approcha de moi et me fit aussi la bise, puis les conseillers s'inclinèrent quand nous sortîmes de la petite salle. Healana ouvrit aussitôt un portail magique.
-Profitons en, avant que ma magie ne soit inutile ou utilisée qu'en une faible proportion.
Je pris le portail et atteris sur la terasse devant ma maison, suivie de près par Healana qui sautillait joyeusement d'impatience avant que je lui raconte mon passé.

Chapitre 7 : Vie quotidienne, vie Tirandrilienne

Après cette histoire, je sentais que Healana était plus ouverte, plus joyeuse, un «bonjour» accompagné d'un grand sourire agrémentait tous mes réveils. Le mieux se passait évidement la nuit, quand nous étions seules. Mais nous y prenions de moins en moins de plaisir, la lassitude s'installait au fur et à mesure des mois passant, la vie me paraissait plus terne, grise, plus sombre qu'avant. C'était probablement mon imagination, mais j'avais une impression de surveillance, d'attente avant quelque chose. Au coin du feu de notre maison, j'en discutais avec Healana, et c'est comme ça qu'un jour elle me présenta son idée.
«Dis Tiran, tu crois que ce serait une bonne idée d'avoir un bébé ?
-Pardon ?
-Et bien, un enfant qu'on pourrait élever ensemble ...
Elle paraissait anxieuse, et je lui pris une mains dans les miennes.
-Tu voudrais bien alors ?
-Bien sur que je veux bien, ça fait plusieurs semaines que je n'ose pas te le demander.
Elle me fis un grand sourire.
-Mais ... il faut choisir un père, ou adopter l'enfant d'une autre. Tu préfères quelle option ?
-Je veux bien le porter, mais je te laisse le choix du père, lui dis-je en souriant
-Mmmh ... je sais lequel t'irais mais je ne sais pas s'il accepterait ...
-Et bien ... c'est qui ?
Elle se tourna complètement vers moi, remit ses cheveux en place et me dit d'un air le plus sérieux possible :
-Tu te souviens de l'ami à moi que j'avais envoyé te surveiller quand j'étais partie en vacances ? Et bien c'est lui ...
J'éclatais de rire en la serrant contre moi.
-Il me convient parfaitement, mais il va falloir que tu arrive à le convaincre de faire ça.
Elle me fit un clin d'oeil et se leva avant de lisser sa robe.
-Bien sur qu'il acceptera, pour toi éventuellement mais pour moi surement.
-Alors ... quand ?
-Je pense lui proposer ... cette nuit.
Elle me serra dans ses bras et m'embrassa avant de partir. Je la regardais, appuyée contre la rambarde de la terrasse, et lui fis signe quand elle se retourna avant de se téléporter.
-Bon, c'est pas tout, mais j'ai des trucs à préparer moi, me dis-je en me dirigeant vers ma chambre.»

S'ensuivit la nuit la plus magnifique de ma vie, celle qui allait donner naissance à cette petite fille magnifique neuf mois plus tard : Elenil. Mais nous n'en étions pas encore là, et même si nous avions déjà choisi un nom pour le bébé, et que Healana avait vu grace à la magie que c'était une fille, la petite n'était pas là. Pendant quelques semaines, ma vie continuait normalement, et les membres du conseil me firent leurs félicitations quand je leur dis que je ne pourrais pas venir trop souvent pendant les mois qui allaient suivre. Je crois que j'ai été trop peu discrète, en venant avec des sacs pleins d'affaires de bébé dans les bras, pour leur annoncer ça ...

Ce fut pendant un des rares voyages vers la chambre du conseil que je subis la chose la plus palpitante de cette période : à environ 1 mois et demi de grossesse, alors que je chevauchais lentement vers la ville, observant le paysage et revant à ma fille, une grande ombre me sauta dessus. J'entendis le bruit d'une arme rentrant dans l'encolure de mon cheval et tombais à terre. Je me relevais doucement en dépoussiérant mes vêtements, puis regardais la chose. A première vue c'était une vache, mais appuyée sur ses deux pattes arrières, et avec des mains sur les deux pattes avant, mains qui tenaient deux épées.
« Bonjour, dis la vache, je m'appelle Mooh.
-Euh ... bonjour ...
-Vous etes bien Tirandril n'est-ce pas ?
-Oui ... mais je ...
-Alors je pense que vous allez devoir mourir aujourd'hui.
-Mourir ? Pourquoi donc ?
-Ne me demandez pas pourquoi, vos projets ne passent pas inaperçus, et mon maitre ne veut pas en entendre parler.
-Votre maitre ? Et quel est son nom ?
-Je ne le sais pas ... en fait il m'a juste payé pour venir vous tuer.
-Mmmmh ... d'accord ... et vous vous en pensez quoi ?
-Je pense quoi de quoi ?
-Et bien ... de mes projets ...
-Ah ! Euh ... en fait j'en sais rien personnellement ... mais si quelqu'un veut vous tuer, il doit avoir ses raisons.
-Oui, il les a, il est jaloux, c'est tout ...
-Euh ...
Mooh semblait réfléchir, il ruminait doucement en se grattant le menton.
-Au fait, vous avez déjà été payé pour me tuer ?
-Oui, il m'a dit que c'était tellement facile de le faire que je pouvais tout prendre d'un coup ...
-Alors profitez en, ne gâchez pas votre vie en me tuant, et retournez chez vous avec votre argent !
-Oui ... c'est pas bête ... mais ...
-Mais ?
-De un je n'ai pas de «chez moi», et de deux je suis un membre de la confrérie des vaches ninja, je ne peux pas laisser du travail mal fait derrière moi, ou je vais perdre mon poste ...
-Et si je vous paye 2 fois plus que le commanditaire précédent pour que vous vous achetiez une maison et que vous viviez tranquille ?
Je lui fis un grand sourire.
-Je suis sure que c'est ce que vous voulez, et que vous n'aimez pas tuer les gens.
-Bin, à vrai dire ... oui ...
-Alors vous acceptez mon offre ?
-Je pense que oui. Mais qu'est-ce que je fais de mon métier actuel ? Mes armes, mon équipement ... et tout l'entrainement que j'ai eu avec les meilleures vaches ninja ...
-Sinon je peux vous proposer un emploi de garde du corps, le poste est libre depuis quelques temps .
-Ah, ça me va déjà mieux ! Je ... enfin ... je pourrais avoir une maison ? Ou une chambre, enfin, un toit pour me protéger de la pluie.
Mon sourire s'agrandit, et il me sourit faiblement en retour.
-Bien sur que oui, vous n'allez pas dormir sous la pluie, je ne vous paye pas seulement votre salaire, mais aussi une chambre, ainsi que des repas.
-Merci beaucoup ... mais je suppose qu'il faut que je vous appelle d'une façon ?
-En public, madame suffira, mais en privé, au choix, du moment que ça ne dérange personne d'autre de présent.
-Bien, alors, madame, je fais quoi pour le cheval ?
-Le .. ?
-Le cheval que j'ai tué en vous attaquant.
Il montra la marre de sang entre nous.
-Euh ... j'enverrais des gens le récupérer et enlever le sang de la route.
-D'accord, et quel est ma première tache ?
-Me suivre jusqu'à chez moi, et mettre des habits qui conviennent plus à un garde du corps.
Il sourit et siffla en mettant ses mains devant sa mâchoire. Un kodo déboula près de nous et s'allongea pour permettre de le monter.
-Montez, me dis Mooh, je vous suis à pied.
-Euh .. d'accord ... »
Je montais prudemment sur le kodo, et pris les rênes pour le faire avancer. Ce qu'il fit tout de suite, à un pas tranquille, rapide, mais pas assez pour laisser mon nouveau garde du corps derrière.

Chapitre 8 : Départ et arrivée

La semaine qui suivit fut un peu différente de ce que je vivais d'habitude : d'abord j'ai du trouver une chambre, des habits, et de la nourriture convenable pour Mooh, à qui je devais aussi apprendre quelques obligations diverses. En même temps il m'apprenait à monter le kodo avec le sien, une bête nommée Kodal, assez placide, comme toute sa race, mais sympathique et très câline, et c'est grâce à ce point que je crois avoir choisi de quelle race serait ma monture désormais.
Une chose fut au contraire comme d'habitude : le bonheur ne dura pas longtemps, et un matin, Mooh n'était plus là, il avait prit quelques affaires, mais laissé Kodal en dédommagement. J'étais un peu triste de cette séparation, mais le retour de mission d'Healana dans l'après-midi me fit totalement oublier la période tranquille que je venais de vivre.

Nous étions toute deux en vacances, et nous vivions comme nous l'entendions : levées et couchées à des heures jamais pareilles, des rires retentissants dans la maison toutes les secondes, quelques virées en ville pour faire du shopping, mais pas une seule seconde d'ennui, nous avions toujours à faire quelque chose, souvent pour notre plaisir propre mais un peu aussi par obligation. On commença à préparer un coin pour Elenil, et je préparais un plan pour la construction d'une chambre dans une nouvelle aile de la maison.

C'est dans une ambiance de fin de préparatifs que Badcloud revint à la maison, et décida d'y vivre désormais quand il ne serait pas en mission, pour nous avoir à portée de la main. Il n'a jamais révélé qui il voulait protéger en particulier, mais j'ai la vague idée que si il avait du faire un choix, Healana n'aurait pas été seule derrière notre fille,et Badcloud jamais derrière.

Cette petite fille vint au jour le 23 juin , alors que le soleil était au zénith, bonne augure selon les anciennes coutumes. Selon un accord commun, elle fut protégée du monde extérieur pendant plusieurs années avant de faire brusquement connaissance avec ses différents professeurs. Elle apprit d'abord à parler avec nous, puis un représentant de chaque race de la horde ou de l'alliance vint lui enseigner les coutumes de son peuple, puis vinrent d'outreterre un arrakoa, un éthérien, un mok'natal, un sporelin et un ogre, tous partisans de la paix entre les peuples et de la guerre contre la légion. Celui dont elle eu le plus peur fut surement l'éthérien, qui ne ressemblait à rien qu'elle n'eut jamais vu, alors que le sporelin l'amusait, et l'ogre fut son professeur préféré.

Passé son huitième anniversaire, Healana lui donna une partie de sa magie, et son véritable apprentissage commença : cours théoriques et pratiques mêlés pendant une dizaine d'années, pendant lesquels elle apprit des choses dont je ne soupçonnais même pas l'existence, n'ayant étudié qu'un tout petit peu la magie. Elle devint au cours de ces années une grande magicienne, mais se renferma sur elle même. Elle n'allait pas souvent en ville, mais connaissait tous les gardes, toutes les boutiques intéressantes à son goût, et n'allait jamais ailleurs que dans celles-ci.

Il me faut de la place, c'est long ce truc ...

Et ouais, 8 posts nécessaires pour foutre tout mon bordel

et encore tu te retient la

Moi jai envie de dire heuresement quil ny a pas de modo =)

Naganes a écrit:

Moi jai envie de dire heuresement quil ny a pas de modo =)

Ouaip, sinon tu serais ban ...

Nan je serais passé sous le bureau avant ten fait pas pour moi

Roooh mais stop flood on est dans une section RP là XD

Sinon Tirandril, j'aime assez le début de ton histoire ^^ Et ma foi j'espère que la suite confirmera cette tendance...

Bon courage en tout cas, si tes 8 prochains posts font la même taille que le premier tu as encore de quoi faire ^^'

Bon je vais lire ça euh... plus tard

Et bien t'avais rien a glander pour écrire tous sa toi.

la flemme.

Red46 a écrit:

Bon je vais lire ça euh... plus tard

Ou pas xD

Voilà, aies l'air bête.

Citation :

Et bien t'avais rien a glander pour écrire tous sa toi.

Et bien en voilà un qui n'a rien capté au RP ... Remarquez c'est pas le premier.

Moi je dis continue Tirandril !

J'mettrais la suite lundi ou mardi, quand j'serais plus ban quoi

Dsl Tiran mais à chaque fois que je vois ton pavé, ça me donne envie de fermer firefox. Je l'avais pas lu sur sigma mais je pense que je vais faire un effort, peut être que c'est intéressant^^.

Edit suite.

Et j'écris un peu là.

J'aime bien ta petite histoire... moi j'ai 27 page sous Word a mettre dans la section RP (et c'est pas encore fini ...).
a bientôt sur mon pavé. je ferais le premier post dans la journée ...

J'en suis quasiment au bout de ce que j'ai joué, dans un chapitre je vais devoir réinventer x)